Les vanneries de Madagascar

Activité essentiellement féminine, la confection d'objets en fibres Végétable tressées ou tissées constitue l'une des richesses de l'artisanat malgache. Aux objets utilitaires à nattes, récipients de toutes tailles, vans à riz, filtres à coco, porte-cuillers, sacs et paniers, nasses, chapeaux, etc. ... s'ajoute une vannerie plus décorative à rideaux en macramé, boîtes et étuis, sets de table. Matèriaux, styles, motifs et formes varient selon les régions.

La paille de riz, le bambou, le jonc, le roseau, l'agave, les palmes, les feuilles ou l'écorce de certains arbres, comme le baobab et le ravinala, fournissent des matèriaux adaptés à la réalisation d'objets particuliers. Ainsi sur la côte Ouest, en pays Sakalava, nattes, paniers, corbeilles à couvercles, vans à riz et filtres à coco sont confectionnés en palme de mokoty ou de satrana, palmier des savanes, ou latanier.

Sur la côte est, on utilise de préférence le jonc et le roseau à végétaux abondants dans les bas-fonds marécageux du littoral mais aussi les feuilles du palmiers rofia (Raphia ruffia) ou du pandanus, un arbre qui pousse les pieds dans l'eau. Eventuellement, à Madagascar, ce sont toujours les femmes qui tissent.

C'est aux femmes qu'incombe la préparation de la matière première : coupe de la plante , séchage au soleil, assouplissement et, éventuellement cuisson sous la cendre des tiges ou des feuilles qui sont ensuite découpées en fines lanières, dans le sens de la longueur, avec un petit couteau. La vannerie âfine tels les chapeaux, est aussi une spécialité féminine.

Paniers et nattes fines sont souvent tressés en vannerie marquetée (entrelacs de brin bruts ou blanchis et de brins teints avec des colorants végétaux).

Les feuilles de l'indigotier fournissent le bleu, l'écorce de nato (Neobaronia bojery) le rouge, et le tanin de plusieurs palétuviers, différents bruns.

Ce sont des étoffes en fibre de Raphia. Pour les laimasaka du Nord-Ouest, à motifs géomètriques ou figuratifs, les brins sont teints avant tissage, selon la technique indonèsienne de l'ikat.

Certaines parties sont ligaturées et aussi préservées de la teinture.

Au différentes modèles de "sobika" s'ajoutent des "harona" (sacs ou paniers) liés à des activités précises : sac à semences en bandoulière, poche portée à la ceinture pour récolter le café, paniers à fruits, à légumes, à charbon de bois. Pour la cueillette en forêt, les hommes confectionnent parfois sur place des paniers en feuilles de pandanus, qu'ils jettent après usage.

On utilise souvent des nasses pour pêcher en eau douce sur le canal des Pangalanes.

Les matèriaux les plus courants pour la fabrication des nattes sont le roseau (vondro) et le jonc (zozoro ou harefo).

Elles sont souvent en sisal, un agave d'origine mexicaine.

Dans l'Ouest, les cordes d'attelage sont en liber de baobab, comme jadis les cordages des navires.